Lundi 20 juin 1 20 /06 /Juin 21:59

" Sachez que j’ai été médecin en centre IMS (Inspection Médicale Scolaire) en Belgique pendant quatre ans, avant de pratiquer en clinique. J’ignore les pratiques de mes collègues ailleurs, voici simplement mon témoignage de ce qui était MA réalité. Je précise que je suis une femme médecin et que les étudiants qui venaient à la visite à cette époque là (milieu des années 90) étaient essentiellement des élèves du secondaire, donc 6 années en Belgique : de 12-13 ans à 18-20 ans. 
 
Après être passés devant l’infirmière pour les examens de base, ils se présentaient à moi un par un, en slip et T-shirt pour les jeunes hommes, culotte et soutien-gorge pour les jeunes femmes.  
 
Je leur demandais de s’asseoir face à moi sur un tabouret et, pour les garçons, de retirer leur T-shirt. Humiliation comme certains sur ce forum ont déjà écrit? Hé non, pas du tout, plutôt un élément primordial en IMS : vérifier discrètement que le jeune n’a pas de marque de violence sur le corps et aussi que la peau ne présente pas (trop) de problèmes. Faire inscrire dans le dossier d’aller voir le médecin généraliste pour un traitement anti-acné était quotidien. 
 
Ensuite, auscultation cœur, poumons, prise de la tension artérielle, réflexes et, pour les filles de 16 ans et plus, je leur demandais d’enlever le soutien-gorge pour un rapide examen de leur poitrine, pour m’assurer que le développement était normal. Je leur demandais ensuite de se lever, de me tourner le dos  pour vérifier la colonne vertébrale jusqu’au coccyx. Pour finir, je leur demandais de se coucher sur le dos, sur la table d’auscultation, afin de palper leur abdomen puis baisser brièvement la culotte pour une simple visualisation vulvaire et leur demander si elles avaient commencé à avoir leurs règles pour les plus jeunes, ou si elles avaient eu leur premier examen gynécologique pour les plus âgées. Je ne pratiquais bien entendu pas d’examen gynécologique mais je demandais le cas échéant à l’infirmière d’inscrire au dossier une remarque en fonction du suivi à donner. Souvent d’ailleurs, les jeunes filles se sentaient en confiance et j’ai remarqué qu’elles me posaient des questions assez directes d’ordre gynécologique qu’elles ne demandaient sans doute pas à leur mère. 
 
Pour les jeunes hommes, même procédure que pour les filles jusqu’à l’examen du dos. Une fois que cet aspect était vérifié, je leur demandais de se retourner face à moi. Là je baissais leur slip jusqu’en bas, je regardais rapidement leur pilosité (signe de développement pubertaire) et je leur décalottais le pénis. Systématiquement. Un seul décalottage, et si celui-ci s’avérait douloureux, je demandais alors à l’infirmière d’inscrire au dossier qu’il devait consulter son généraliste ou un urologue pour un problème de décalottage ou de phimosis, selon la sévérité du cas. Pas une journée ne passait sans qu’un problème de décalottage ne soit diagnostiqué. Pour ceux qui pensent qu’un médecin de l’IMS ne doit pas aller jouer par-là, la réalité est bien différente et plusieurs jeunes hommes ont réellement un problème à cet âge. En faisant bien sûr abstraction des circoncis, je dirais que 10 à 15% des adolescents présentent, selon mon expérience, un souci de décalottage à des degrés divers jusqu’à 15-16 ans. 
 
Sur les plus jeunes, je ne faisais qu’un examen visuel des testicules, sauf si ceux-ci n’étaient pas apparents dans le scrotum ou avaient un aspect difforme. Je ne palpais pas toujours les testicules même sur les plus âgés; à vrai dire seulement quand il me semblaient de taille anormalement petite ou grosse. J’ai cependant pratiqué systématiquement cet examen lors de ma dernière année au centre après avoir reçu la lettre d’une maman qui me remerciait d’avoir fait passer l’examen à son fils de 19 ans. J’avais fait écrire au dossier qu’il semblait avoir une masse suspecte et il avait effectivement un cancer. Il a ainsi été diagnostiqué rapidement et le jeune homme s’en est sorti. J’avoue qu’après ça, entre voir ces visages très embarrassés qui se demandent pourquoi on leur palpe les testicules et le fait d’avoir pu sauver quelqu’un par un diagnostic précoce, il n’y avait plus d’hésitation! 
 
Cet examen génital pratiqué sur les jeunes hommes ne durait pas plus de 20 secondes dans la majorité des cas. L’examen se terminait par l’auscultation de l’abdomen, allongés sur la table. 
 
Voilà pour ce que j’ai vécu pendant 4 ans dans ce centre. Quant aux commentaires sur votre anatomie dont on discute, selon certains du forum, après entre médecins? En IMS, c’est plutôt du travail à la chaîne, on a très vite oublié quand vient le tour du garçon ou de la fille suivante. Je dois dire toutefois qu’une des infirmières du centre faisait plus souvent que les autres des commentaires. Je me souviens qu’elle m’avait dit un jour : « celui-là, il a été infernal avec moi tout à l’heure, je vais lui faire un beau grand sourire quand vous le décalotterez ». Pas de chance pour sa vengeance, il était circoncis, et son attitude turbulente masquait en fait un corps portant des traces de coups. Découvrir des enfants battus, c’est cela aussi la réalité de la visite médicale scolaire et c’est en ce sens que je crois sincèrement que c’est un travail utile. "


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Commentaires

c'est vraiment dégoûtant comme comportement à l'égard des garçons!!!
commentaire n° :1 posté par : kissoulka le: 30/01/2024 à 22h13

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